Le
chanfrein, la creusure, la découverte et la parabole
Préambule
:
Parce qu’il y a d’innombrables possibilités pour
« parfaire» les pièces d’horlogerie ; Une manufacture en quête
de perfection ne se contentera pas d’un ébavurage fonctionnel
mais ira jusqu’à polir les bords des perçages.
Le perçage brut (photo 1) :
Après l’usinage le bord des trous est irrégulier
avec des bavures et des arêtes vives qui sont inesthétiques et
qui nuisent au bon fonctionnement de la montre.
Le chanfrein (photo 2) :
Purement fonctionnel, il s’agit d’un cassé d’angle
destiné à supprimer les arêtes vives , les éventuelles bavures
d’usinage et les copeaux de matière. Tous les perçages visibles
ou non devront être chanfreinés.
La creusure (photo 3) :
Désigne la partie fraisée dans un pont ou une platine
destinée à recevoir une vis, un pignon, un tenon . En fonction
de l’état de surface désirée, elle pourra être polie manuellement.
La
découverte :
Appelée également goutte, parabole ou moulure de
pierre: Il s’agit d’un chanfrein profond de forme concave (photo
4), généralement polie (photo 5), faite autour d’une
pierre pour la dégager et la mettre en valeur.
En plus de son but esthétique non négligeable, le polissage
de la surface empêche l’huile de remonter et de s’étaler.
Le
chaton (photo 6):
Il s’agit d’une bague
métallique (généralement en or) dans laquelle est fixée un rubis.
PS : différentes anecdotes ont été entendues sur les chatons,
toutefois la plus vraisemblable semble celle-ci : historiquement
les pierres utilisées étaient naturelles donc rares et chères.
Afin de les mettre en évidence, on encerclait la pierre dans un
chaton qui la reflétait comme un miroir donnant ainsi l’impression
qu’elle était plus grosse.
Actuellement les rubis naturels ont été remplacés par des pierres
synthétiques plus fonctionnelles et beaucoup plus abordables,
pourtant afin de perpétuer la tradition horlogère, certaines marques
prestigieuses ont décidé de continuer à utiliser des chatons qui
deviennent même dans certains cas de véritables éléments de décorations.
( photo 7)
L’utilité
de la finition du bord des perçages :
Lors des perçages, les outils laissent sur les
arêtes des particules de matière. Ces bavures adhèrent plus ou
moins fortement et peuvent en se détachant, tomber sur des organes
délicats et provoquer l’arrêt de la montre ou d’autres perturbations.
Le chanfreinage des arêtes vives et donc une nécessité fonctionnelle.
Il en est de même pour le polissage car l’étalement des huiles
dépend en grande partie de la qualité de l’état de finition des
surfaces. Toutefois, gardons à l’esprit que l’aspect esthétique
est loin d’être négligeable en particulier dans les mouvements
de belle qualité.
La
méthode:
Le perçage dans le métal se fait avec un foret
laissant un bord irrégulier avec des arêtes vives et des bavures
; il est donc nécessaire de les reprendre.
Pour cela, deux possibilités s’offrent à nous :
La méthode moderne ou mécanique
La méthode manuelle ou traditionnelle
1)
La méthode moderne ou mécanique : (photo 8)
Dans un premier temps, il est impératif de reprendre
les trous pour ajuster les cotes et la géométrie avec un alésoir
ou mieux une tête à aléser.
Le chanfrein :
On terminera le travail en cassant l’angle avec une fraise à angler
(photo 9) de 90 ou 120 degrés qui formera un chanfrein
(photo 9A) ou creusure d’aspect brillant satisfaisant qui
pourra être améliorer avec un polissage chimique ou manuelle.
Les moulures de pierres ou découvertes :
Dans le cas des métaux cuivreux et de l’or, les moulures pourront
également être complètement réalisées mécaniquement : cette opération
s’appelle le diamantage (on utilise une fraise diamant, (photo
11) et permet d’obtenir un état de surface poli miroir (photo
11A) . Concernant les métaux ferreux (acier) on utilise une
fraise boule car le diamant s’égrise sur l’acier. Cette méthode
nécessite systématiquement une reprise car l’état de surface obtenu
n’est pas parfait (photo 10A) , 2 possibilités s’offrent
à nous :
- Polissage chimique ou au tonneau pour le moyen de gamme.
- Polissage manuelle à la cheville de bois pour le haut de gamme.
2)
La méthode traditionnelle ou manuelle :
On
l’a vu, concernant la finition des bords de perçages des métaux
cuivreux et de l’or, la méthode mécanique donne un résultat très
satisfaisant (photo 17) . Pourtant dans certains cas une reprise
manuelle est recommandée, voire nécessaire :
- Pour reprendre un problème d’usinage.
- Pour polir l’état de surface des pièces aciers après l’usinage
et les traitement thermiques (oxydation) (photo 10A).